Ouvrir ses oreilles, ouvrir son cœur

Le bonheur, c’est les autres… En écoutant et aidant ceux qui avaient besoin d’elle, Monique s’est guérie d’une grande douleur.

Mon mari et moi nous sommes séparés peu après la naissance de notre fille. J’ai très mal vécu cet échec dans mon désir de construire une famille heureuse. Je n’acceptais pas ma solitude, ma vie de femme mise entre parenthèses. Ma fille a grandi seule avec moi, avec cette grande souffrance de l’absence d’un père qui ne se manifestait que très rarement. Nos rapports étaient souvent conflictuels et je baissais les bras… C’est alors que j’ai rencontré Invitation à la Vie. J’y ai trouvé une écoute, des mains tendues, aucun jugement et beaucoup d’aide. J’ai eu envie par la suite de redonner ce que j’avais reçu et suis entrée à IVI. J’ai appris à écouter l’autre en profondeur. Ecouter la souffrance des autres, trouver les mots pour les consoler, les apaiser aussi grâce à l’harmonisation, tout cela m’a permis de sortir de ma propre souffrance. J’avais déjà approché cette conscience plusieurs années auparavant quand, peu de temps après mon divorce, un être qui m’était très cher, mon frère, disparut avec son enfant dans un accident de voiture. La souffrance de ma belle-sœur m’avait paru tellement plus grande que la mienne… Elle avait tant besoin d’être consolée !

Je me suis sentie utile aux autres

J’ai approfondi cette compréhension et élargi cette expérience en étant à IVI. En écoutant l’autre, d’abord je ne me sentais plus seule dans mes difficultés. J’avais envie de lui porter secours, je pouvais l’aimer, au-delà des apparences. Je comprenais sa souffrance et le regardais avec bienveillance. J’avais enfin l’impression d’être utile à quelqu’un. A cette époque, je portais sur moi-même un regard très critique, très négatif. A travers cette écoute, la personne me renvoyait une image plus positive de moi-même. Petit à petit j’ai acquis plus de confiance en moi et j’ai cessé de me dire que mon existence n’avait pas d’importance.

Sortir de soi-même et se trouver soi-même

Aider l’autre c’est aussi s’aider soi-même : l’autre me renvoie une image qui mène à la connaissance de moi-même. Parfois, je n’avais pas envie d’aller à la rencontre de l’autre car j’avais trop mal. Mais lorsque je faisais cette démarche, je sortais de ma propre problématique et je me sentais plus libre.

Bien sûr il ne faut pas tomber dans le piège d’aller au secours des autres, de se croire indispensable, pour ne pas se regarder en face et fuir sa réalité. Je ne l’ai pas vécu comme cela. Grâce aux autres, je sortais de mon quotidien qui me semblait insupportable pour puiser de la force ailleurs : cela me fortifiait pour vivre différemment. Cela m’a sauvé la vie.

Ecouter la souffrance derrière l’agressivité

Cet apprentissage m’a considérablement aidée dans les problèmes que j’avais avec ma fille. J’ai compris que son agressivité n’était pas dirigée contre moi mais était le reflet de sa propre souffrance.

Certaines personnes de mon groupe de prières m’ont permis d’approfondir cette expérience. Une fois qu’on a compris (et cela m’a pris du temps !) que l’autre vous agresse parce qu’il souffre, on ne répond plus par l’agressivité, on a envie de l’aider, de l’apaiser. On l’aime.

« Aider l’autre c’est aussi s’aider soi-même »